Le domaine de l’IT n’en finit pas d’évoluer… et c’est ce qui fait l’intérêt de nos métiers! Une des tendances actuelles est celle des architectures microservices, par opposition aux architectures monolithiques. Dans cet article nous verrons les avantages des microservices et ensuite nous essaierons de distinguer cette approche d’une autre approche modulaire, celle du SOA.
Les avantages bien connus des architectures microservices
J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises mais pour mémoire, les microservices donnent une meilleure agilité que les architectures monolithiques au Système d’information. En effet, ils sont conçus pour être indépendants et autonomes les uns par rapport aux autres. Chaque composant peut donc être déployé et mis à jour de manière indépendante sans avoir à modifier l’ensemble d’une application.
Ainsi, les microservices offrent une meilleure évolutivité que les monolithes. Les développeurs peuvent travailler sur des services distincts sans affecter le reste de l’application. Au final, cela réduit les coûts liés à l’évolution de l’application. De plus, cette approche permet de gérer les pics de trafic plus facilement, car les services peuvent être étendus individuellement pour répondre à la demande, ce qui réduit les coûts d’infrastructure. On augmente la capacité seulement pour le composant qui en a besoin!
Toujours dans l’idée de l’évolutivité, les architectures microservices sont en général plus faciles à maintenir. En effet, un monolithe est souvent complexe de par son périmètre fonctionnel et technique. Le microservice (surtout s’il est bien documenté…) est plus simple à maintenir car chaque service est simple (son utilisation est bien claire) et indépendant les uns des autres.
Et l’architecture SOA, qu’est-ce que c’est ?
L’architecture SOA (Service-Oriented Architecture) est très proche de l’approche microservice , mais à un niveau supérieur. En effet, l’approche SOA présente comme similitude de décomposer un système complexe en services plus petits et plus simples. Les services communiquent alors entre eux, au gré des processus métiers, à travers des protocoles de communication tels que HTTP ou SOAP.
Les services sont conçus pour être réutilisables et peuvent être combinés pour répondre à différents besoins métier. L’interopérabilité est donc un élément clé de l’architecture SOA, car elle permet à des services développés sur différentes plateformes et technologies de communiquer entre eux.
Enfin, toujours pour faciliter la modularité et la flexibilité du Système d’information, l’architecture SOA repose souvent sur des annuaires référençant les différents services. Ces registres permettent aux utilisateurs de découvrir et d’utiliser des services disponibles dans le système et simplifient dès lors la conception et la maintenance des systèmes complexes
Architecture Microservices vs SOA : quelles différences?
Les architectures SOA et microservices partagent des similitudes, notamment leur approche centrée sur des composants autonomes. Toutefois, ils présentent également des différences notables.
L’architecture SOA est centrée sur la mise à disposition de services qui peuvent être réutilisés dans des processus métiers différents. Les services dans l’architecture SOA sont généralement de taille plus importante que les microservices et sont conçus pour être plus généralistes. L’architecture SOA se concentre sur l’interopérabilité, la réutilisation et l’orchestration des services pour créer des processus métiers.
D’un autre côté, l’architecture microservices est axée sur la création de services spécialisés, autonomes et de taille plus petite. Les microservices sont conçus pour être plus faciles à maintenir, à déployer et à évoluer indépendamment les uns des autres. L’architecture microservices favorise également l’innovation et l’expérimentation, car elle permet aux développeurs de déployer rapidement des services spécifiques pour répondre à des besoins métiers précis.
En termes de communication, les services dans l’architecture SOA communiquent souvent via des bus de services centralisés, tandis que les microservices communiquent souvent directement entre eux via des API. Enfin, l’architecture microservices met généralement l’accent sur l’automatisation et l’outillage des processus de déploiement et de gestion des services, tandis que l’architecture SOA met davantage l’accent sur les standards et les politiques de gouvernance des services.
Microservices VS SOA en résumé
Les architectures microservices offrent de nombreux avantages par rapport aux architectures monolithiques et même par rapport à l’approche SOA. On retrouve les concepts et intérêts propres à des architectures modulaires : agilité, maintenance, réactivité… Toutefois, adopter une architecture microservices nécessite un investissement technique supérieur que l’approche SOA ou qu’une approche monolithique.
En effet, elle nécessite de bien concevoir son SI et d’adopter une logique de spécialisation et de généricité de chaque composant. Il y a donc une part non négligeable de complexité dans la gestion des flux entre chaque composant. Mais bien que la mise en place de microservices puisse prendre plus de temps que l’utilisation d’architectures monolithiques, les avantages à long terme en valent la peine, notamment sur les coûts de maintenance et d’infrastructure.
De plus, les microservices permettent une scalabilité plus fine et flexible, répondant mieux aux variations de charge. Cette approche facilite également l’intégration continue et le déploiement continu (CI/CD), favorisant ainsi des cycles de développement plus courts et plus itératifs. En cas de défaillance, un microservice défectueux peut être isolé et corrigé sans affecter l’ensemble du système, améliorant ainsi la résilience globale de l’infrastructure. En revanche, cette approche demande une expertise technique approfondie en gestion de conteneurs, orchestrateurs, et une culture DevOps solide pour être pleinement efficace.
