Avec la crise sanitaire et le bouleversement de l’économie mondiale, les acheteurs ont pris conscience de leur trop forte dépendance à l’Asie. Mais aussi de leur responsabilité vis-à-vis de leurs fournisseurs!
La gestion de la relation fournisseurs s’est retrouvée au cœur de la crise sanitaire du fait de son impact sur l’économie locale. Comment évoluent le métier d’acheteur et les directions achats ?
C’est l’objet d’une étude menée par l’Adra, BuyYourWay et la Médiation des entreprises.
Impacts du Covid sur les acheteurs
La crise a obligé les acheteurs à revoir leurs missions essentielles et leurs priorités. Dès le début du confinement, ils ont mis en place des cellules de crise. Leurs priorités sont désormais d’obtenir une gestion des stocks en temps réel, de sécuriser leur supply chain et de surveiller les fournisseurs les plus fragiles. Ils (re)découvrent à cette occasion leur trop grande dépendance à la production asiatique.
La crise financière de 2008 a vu des supply chain s’effondrer par défaillance de fournisseurs mais les leçons n’en ont pas été tirées. Des données clés de prévisions, de stocks, des données fournisseurs comme leur santé financière sont toujours dispersées dans différents services de l’entreprise. Ce qui ne permet pas à l’acheteur d’avoir une vison claire et rapide des mesures à prendre.
La crise a profondément impacté les chaînes d’approvisionnement. Les acheteurs ont également fait face à des difficultés d’approvisionnement dans les matériels de protection (masque et gel). Mais aussi dans d’autres catégories comme les matières premières venant d’Italie, les produits pharmaceutiques fabriqués en Chine. Ainsi que tous les marchés réquisitionnés par l’État (textile non tissé, éthanol, glycérine, etc.).
La crise et le rôle stratégique des acheteurs
Ces difficultés d’approvisionnement ont eu plusieurs conséquences. Tout d’abord, une meilleure prise de conscience du rôle stratégique des achats au sein des entreprises. 65% des sondés considèrent en effet que cette crise a permis le repositionnement stratégique de la direction des achats au sein de leur entreprise, en vue de lui donner plus de poids.
Pour assurer leurs approvisionnements, les acheteurs ont appris à prendre soin de leurs fournisseurs, notamment les plus fragiles. En acceptant des hausses de prix raisonnables. Et, surtout, en mettant en place le paiement comptant, chaque fois que c’est possible.
Mais la crise sanitaire a eu aussi comme conséquence d’en finir avec la logique voulant que le fournisseur le moins disant soit forcément le plus intéressant. Les acheteurs évoquent aussi la montée en puissance des achats responsables. 82% des répondants de l’étude de l’Adra ayant mis en place une politique d’achats responsables estiment que celle-ci a facilité la gestion de la relation fournisseurs et le maintien de leur activité pendant la crise.
Une accélération de la digitalisation
Déjà rodés à l’utilisation des outils digitaux, les acheteurs en télétravail ont surtout tenté de veiller sur leurs fournisseurs et leurs approvisionnements. Cependant, 66% des acheteurs interrogés s’accordent à dire que les outils digitaux vont être beaucoup plus présents et importants dans leur quotidien. L’exploitation des données en temps réel devrait permettre d’obtenir des états de stocks sans aucune surprise. La RPA est aussi une piste à explorer. Dans le but de relancer les commandes, traiter les factures et prendre contact avec les transporteurs sans avoir à y penser.
Ils ont aussi utilisé les outils numériques classiques, comme la visioconférence ou les documents partagés. Aussi bien dans leurs relations avec les fournisseurs que pour travailler en équipe au sein de la direction achats. Mais l’étude souligne que cette tendance de la digitalisation est désormais bien ancrée et qu’elle va s’accélérer avec le déconfinement. Les nouveaux projets de digitalisation vont porter sur la gestion de la relation fournisseur et du risque fournisseur.
Cette crise a permis une collaboration renforcée de la direction achats avec d’autres fonctions stratégiques. Aussi bien en interne, qu’en externe. Au niveau externe, 61% affirment qu’ils vont davantage dialoguer et collaborer avec les acteurs de leurs chaînes d’approvisionnement.
Un des aspects positifs de cette crise a été de faire sortir les achats de la seule logique du prix. Mais également de recréer du lien avec les fournisseurs et les autres directions de l’entreprise.
Les sujets qui m’intéressent le plus sont Data, Organisation et Temps Réel !
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Andrea