La notion de Green IT se diffuse dans les médias, les blogs et toute la sphère du numérique. Avec une question qu’on se pose, de quoi s’agit-il ? Est-on dans un nouveau concept de Greenwashing ou une vraie démarche à prendre en considération ?
Le point de départ du Green IT est un constat sur la croissance exponentielle du numérique et de son impact environnemental. Entre 2010 et 2020, l’empreinte environnementale du numérique a été multipliée par deux (passant de 2% à 4% de l’empreinte mondiale).
Entre 2020 et 2025 elle sera multipliée par 50% pour atteindre 6% de l’empreinte mondiale.
Comment calcule-t-on l’empreinte du numérique ?
Les deux sources d’impact du numérique sont la fabrication et l’utilisation des appareils. Pour calculer l’empreinte il faut prendre en compte :
- L’énergie nécessaire à la fabrication des matériels et de l’électricité qu’ils consomment.
- Les émissions de GES induisent un réchauffement global qui dérègle les climats locaux
- Les consommations d’eau douce
- La contribution à l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables.
Le Green IT regroupe deux approches :
- Le “Green for IT”, c’est-à-dire un système d’information écoresponsable.
L’objectif du “Green for IT” est de réduire l’empreinte environnementale, économique et sociale du système d’information.
- L’ “IT For Green”, c’est-à-dire l’utilisation de logiciel au service du Développement Durable.
Autrement dit, il s’agit soit de mettre en place un système d’information responsable, soit d’utiliser des logiciels au profit du développement durable, et idéalement de faire les deux en même temps.
Concrètement, existe-t-il une méthode pour faire du Green IT ?
Il existe deux principales méthodes selon l’objectif du projet.
1. L’ACV : l’Analyse du Cycle de Vie
Cette méthode consiste à évaluer les impacts environnementaux d’un produit en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie du produit de la création à la fin de vie.
Les flux de matières et d’énergies entrant et sortant à chaque étape du cycle de vie sont inventoriés.
2. L’Eco-Conception
L’objectif est de mettre en place une démarche d’efficience et de frugalité pour la puissance informatique (RAM, CPU, Bande passante, nombre de serveurs…) nécessaire au bon fonctionnement du service.
Les leviers de l’écoconception se situent principalement sur les phases de conception fonctionnelle et technique d’un software.
On n’éco-conçoit pas un logiciel.
On éco-conçoit un acte métier.
De nombreux outils existent pour réaliser une démarche d’écoconception. Pour lancer une telle démarche il est recommandé de réaliser un audit 360° d’écoconception
Au final, Green IT = Greenwashing ?
La réponse à cette question se trouve bien entendu sur la façon de faire du Green IT. Les enjeux sont réels. Des méthodes et outils existent et apportent des solutions réelles pour réduire drastiquement l’empreinte environnementale d’un système d’information.
En revanche, pour éviter de tomber dans le Greenwashing il est nécessaire de comprendre que le Green IT ne peut exister sans un renoncement métier. Comme le dit Frédéric Bordage du collectif greenit.fr, on cherche à “réduire le gras numérique, pas à faire du gras bio”.
Ce “gras numérique” est avant tout un gras métier, fonctionnel.